9.19.2006

Pourquoi moi ? Qui suis-je ?



Gens de Natashquan et d’ailleurs, je vous salue... Étant intéressé à vivre cette expérience, je me suis offert et ça marche... Pour l'instant, disons à la semaine, mensuel ou bien aux deux (2) mois; tout dépendra de ma disponibilité car c'est du bénévolat... On verra avec le temps, ou dans le temps... J'adore notre histoire et évidemment celle de mon village natal.

Juste un petit retour en arrière pour vous dire que j'ai commencé à m'intéresser à l'histoire de Natashquan vers les années 1975, 1976. À cette époque, j’entreprends d'abord des recherches sur ma propre famille. Tout en poursuivant l'album familial, et au fur et à mesure que le temps passait, l'importance de la recherche augmentait et s'étendait... Tout ce que j'ai connu, je l'ai d'abord appris dans ce que j'appelle la « bible de la Côte-Nord » qu'est le précieux volume Labrador et Anticosti de l'abbé V. A. Huard (1897) et par la suite, de plusieurs autres comme par exemple; Opuscules de l'abbé J. B. A. Ferland (1912) ou Du cométique à l'avion du Père L. Garnier (1947).

Par la suite, c'est à partir de 1980 que je prends l'initiative et le défi de faire circuler un premier volume intitulé Journal de bord de Natashquan pour que les gens du village racontent leur histoire d'autrefois... À mesure que le projet se concrétise, que les gens du milieu et de l'extérieur qui ont connu Natashquan s'impliquent, m'encourage alors à continuer de retracer un peu le vécu de mon village. Après quelques années de patience, je vois tous les gens heureux de pouvoir participer à ce collectif et j'en suis fier. En relisant ces pages, je sens que l'histoire de Natashquan s'écrit et se vit !

Plus tard, avec l'encouragement de plusieurs, un deuxième Journal de bord… se concrétise, puis un troisième, un quatrième et enfin un cinquième. Aujourd'hui, plus d'une centaine de personnes ont raconté, à leur façon bien à eux, l'histoire de Natashquan, d'Aguanish ou d'ailleurs et cela continue car l'histoire de s'arrête pas là. On retrouve dans ces témoignages, une quantité énorme d'information sur l'histoire de notre coin de pays. Que se soit une maîtresse d'école, un prêtre, une religieuse, une infirmière, un commis voyageur, un gardien de phare, un marchand, un gérant ou un guide du club à saumon de la rivière Natashquan, un garde-forestier, un pêcheur, un chasseur, un travailleur saisonnier, un postillon, un télégraphiste et j'en passe... Ou encore, que le sujet soit dans le domaine minier, forestier, vendeur, inspecteur d'école, phare, bateau, avion, électricité, pour n'en nommer que quelques-uns...

Notre poète de la Minganie Roland Jomphe, natif de Havre-St-Pierre, écrit dans un Journal de bord de Natashquan quelques commentaires très appréciés de sa part que voici,

Monsieur Bernard Landry

Suite à notre rencontre de ce jour, je vous encourage à continuer de retracer un peu le vécu de votre village : Natashquan. Selon ce que nous avons discuté ensemble, ce n'est pas facile, vous savez sans doute que rien n'est facile, les gouttes font les rivières, les paroles s'envolent, les écrits demeurent.

On n’a rien sans peine, il faut commencer et c'est cela que vous avez fait. Un jour, vous verrez que plusieurs pages seront ajoutées à votre journal de bord, vous aurez la satisfaction d'avoir fait quelque chose pour aider à conserver chez-vous la mémoire de vos anciens.

Avec mes meilleurs voeux de courage et de ténacité, je vous salue et je donne suite à ce que vous m'avez demandé...

Roland Jomphe
Extrait du volume 2 du Journal de bord de Natashquan, le 15 février 1988

Étant, de loin, à m'attendre au succès inattendu de cette initiative originale amorcée en 1980, je suis toutefois conscient que bien des personnes qui ont déjà écrit l'histoire de notre région ne seront plus là lorsque ces volumes seront, un jour peut-être, sur impression. Dites vous bien que si ce n'est pas vous, auteurs (es) du Journal de bord de Natashquan qui lirez votre histoire, ce seront vos enfants ou vos petits-enfants. Ils verront alors qui était celui-ci, celui-là, ou encore que faisait celui-ci, celui-là... Et si ce n'est pas moi qui aura la délicate tâche de son impression, ce sera sûrement une autre personne qui sera intéressé à l'histoire et ce, je l'espère bien sincèrement car c'est mon rêve le plus cher.

Au fil des ans, je deviens à la fois chercheur, collectionneur et conservateur d'un riche patrimoine familial et paroissial. Tout est intimement lié! Mon intérêt se transforme rapidement en véritable passion, les heures ne comptent plus. Je réalise plusieurs expositions sur l’histoire du village :

- sur le clergé en 1983;
- l'éducation en 1984 et 1985;
- le conseil municipal en 1988;
- la pêche à la morue en 1989.

Depuis ce temps, je me suis toujours caractérisé par ma passion de l'histoire, que ce soit de retracer une carte mortuaire, une photo ou un document. Et ceci, autant comme chercheur que comme conservateur de tout ce qui pouvait de près ou de loin s'apparenter à l'histoire de ma région. Les fonds d'archives privés que je possède présentement ont été cumulés au fil des ans et font présentement l'objet d'une classification de longue haleine.

Étant membre actif de la Société historique de la Côte-Nord de Baie-Comeau depuis de nombreuses années me permet également d'effectuer d'autres recherches et de cumuler d'autres documents ou de photos de ma région, sans oublier ma collaboration pour quelques publications, de 1985 à aujourd‘hui, à plus d’une douzaine d’articles dans la Revue d'histoire de la Côte-Nord, et de 1994 à 1997, à plusieurs articles dans le bulletin La Pointe – Le Havre.

Même si je quitte Natashquan pour m'installer à Baie-Comeau, je n’abandonne pas mes recherches, l'histoire fait partie de ma vie. Tout en poursuivant ma mission, je m’implique aussi au niveau régional.

Avec l'avènement de la route 138, en décembre 1996, je rêve d'ouvrir un centre d’interprétation à Natashquan. À coup de persévérance et de persuasion, j’entraîne dans mon sillage quelques partenaires conquis à ma cause. Le rêve prend forme et en juin 1998, le centre d’interprétation « Le Bord du Cap » est né.

Depuis, je n’ai cessé d’améliorer et de développer des thématiques. « Le Bord du Cap » est maintenant reconnu comme un attrait touristique régional.

À l’occasion du 150e anniversaire de la paroisse (2005), je deviens coauteur du livre Natashquan… Le goût du large.

B. Landry

9.16.2006

À propos du centre d'interprétation "Le Bord du Cap" de Natashquan



HISTORIQUE

Dès l’été 1998, avec le prolongement de la route 138 jusqu’au pays de Gilles Vigneault depuis décembre 1996, un groupe d’une même famille décide, après des mois de préparatifs, d’ouvrir un centre d’interprétation au village.

De par sa situation géographique, le bâtiment est situé à proximité des magasins du Galet, de l’école, de l’église et de divers services communautaires. Les objectifs du groupe sont donc d’établir, organiser, sauvegarder et mettre en valeur le patrimoine de Natashquan. Créé depuis le 4 février 2000, ce nouvel organisme sans but lucratif vous propose alors un voyage dans le temps … et l’histoire.


B. Landry