11.28.2006

J'ai souvenance de...

Pourquoi ce nom ? Tout d'abord pour informer et s'informer sans prétention, ou tout simplement se rappeler et transmettre le témoignage ! Voilà ce que j’aimerais faire par le biais de cet outil qu’est l’internet !


Natashquan, en bref...

Les récits de l'abbé Ferland, nous ont heureusement bien conservé l'histoire de l'établissement d'une colonie acadienne sur les rives de la petite rivière Natashquan. Il y passa en 1857, deux ans seulement après l'arrivée des premiers colons Acadiens. Grâce à une conjoncture favorable, la population nouvellement établie, s'accrut rapidement. Après 1858, d'autres madelinots continuèrent à affluer. Quelques canadiens des environs de Berthier se joignirent également à eux; si bien que la population qui se composait en 1858 de quinze familles, comptait déjà 358 habitants en 1871. En 1881, lors du recensement, on constate que la prospérité continua à régner car la population s'était encore sensiblement accrue, passant à 480 personnes. Puisque cette augmentation ne peut pas être expliquée uniquement par l'accroissement naturel, on réalise alors qu'il faut conclure à la continuation des mouvements migratoires.

Cependant, après 1881, les mauvais rendements de la pêche et de la chasse provoquèrent un revirement de situation. Depuis quatre années consécutives, la chasse au loup-marin et la pêche à la morue étaient à peu près nulles; et l'hiver 1885-1886 fut terrible à passer. Plusieurs familles furent des mois sans avoir de pain à manger; une faible ration de hareng constituait le menu de chaque jour... nous dit l'abbé Huard. Durant ces années, les effectifs étaient déjà en baisse puisque en 1885 la population de Natashquan comprenait 412 personnes. Au printemps et durant l'été 1886, on fit une nouvelle tentative mais elle fut à nouveau soldée par un échec. Cette année là, un exode important diminua presque de moitié le nombre des habitants de Natashquan.

Les années qui suivirent furent marquées par le rétablissement d'une conjoncture économique favorable. Par la suite, l'accroissement de la population fut constant jusqu'en 1911. Le fait qu'il ait été plus rapide que les années qui suivirent immédiatement l'exode est probablement dû à ce que quelques uns de ceux qui avaient quitté Natashquan, n'ayant pu s'adapter à un nouveau mode de vie sur leurs terres de la Beauce, revinrent exploiter les ressources marines de la Côte-Nord.


B. Landry